Histoire du buste de Clemenceau, vainqueur de 1918

par | 31 Août 2018 | Articles

Grand buste de Georges Clemenceau Bronze – 2003 – (H 60 cm)

 

Notre adhérent Claude Bujeaud, originaire de Sainte-Hermine, nous fait l’honneur de nous présenter l’histoire des bustes de Georges Clemenceau qu’il a réalisés dans son atelier. Pour expliquer sa démarche, il nous rappelle le fort lien qu’entretenait sa famille avec Clemenceau, et la culture clemenciste dans laquelle il a baigné dès sa jeunesse. 

Une enfance marquée par l’héritage clémenciste

Dès notre plus jeune enfance nous avons été bercés, mes frères et moi, dans le souvenir du grand homme car mon père était président du Souvenir vendéen de Clemenceau (succédant au premier président René Rousseau-Decelle, peintre et académicien). Il en était président car nos familles étaient proches par la filiation et par les convictions morales, et d’autre part il l’avait connu et le vénérait tout comme l’avait fait mon grand-père.

Le printemps était à peine terminé que mon père entrait en grande fébrilité pour organiser le jour de célébration annuelle en Vendée début août (le « pèlerinage Clemenceau », qui perdure toujours aujourd’hui). Une grande effervescence régnait alors dans la maisonnée due à sa préparation des discours, le choix du parcours, du restaurant (dont les repas étaient du reste immanquablement excellents), les contacts avec les mairies et autres officiels, les lettres d’invitation, bref un grand chambardement.

Afin de faire affluence le jour de la cérémonie, mon père nous attirait perfidement à la corvée du parcours en nous alléchant avec le bon repas. Pour de jeunes enfants, puis adolescents, la tâche était pénible car le parcours, que nous connaissions, durait la journée entière généralement sous un soleil de plomb.

Tout cela pour dire à quel point nous connaissions l’intéressé, familiarisés par une foison de livres, de coupures de journaux collectées par mon grand père et la multitude de photos dont celles sur plaques de verre faites par notre grand père, le photographe amateur André Bujeaud.

Photo de Clemenceau  entouré de mon père, ses sœurs et ma grand-mère, prise par mon grand-père André Bujeaud, évidemment invisible derrière l’objectif. 

 Après 1919, les contacts de notre famille avec Clemenceau retraité s’étaient resserrés d’abord lors de la réalisation du grand monument sur notre commune érigé en son honneur et celui des Poilus à Sainte-Hermine (85), puis lors de la construction du monument aux Morts et enfin suite aux visites à Bélesbat, retraite du vieux Tigre.

Origines du premier buste

Après des essais d’écriture sur quelques personnages illustres du coin, pour la plupart tombés dans l’oubli, mon historien de frère se lance dans des recherches sur le grand monument érigé en hommage aux Poilus et à Clemenceau dans notre petite ville de Vendée. Du fait que beaucoup de photos étaient en notre possession, je fais pour me divertir une esquisse rapide de buste en argile de 20 cm environ.

Alors que nous étions à la mairie avec mon frère, affairés à dupliquer d’innombrables coupures de journaux sur Grimaux et Clemenceau collectées par mon grand père, vient à passer le maire toujours aussi avenant et tout souriant. Je l’attrape au vol et lui présente le buste à peine sec.

Il s’exclame : “Oh mais c’est tout à fait lui, si vivant !”. Il accroche son adjoint au passage, perdu dans ses chiffres, et lui dit : “M Untel, n’est-ce pas que c’est bien lui ? Dites-moi !”. L’autre émergeant péniblement acquiesce en marmonnant. Et Monsieur le maire me demande s’il est possible de le faire “en grand” comme les 2 autres bustes déjà commandés de Grimaux et de Jérôme Bujeaud. La réponse est affirmative évidemment,

J’ai dû ajouter que le buste devait être refait entièrement, plus digne et plus conscient de sa fonction. Et voila l’histoire de la commande du grand buste. L’affaire est donc conclue pour un grand buste, lequel trône toujours fièrement dans la salle des délibérations de la Mairie de Sainte-Hermine (Vendée).

L’ouvrage a été mené assez rondement car le maire m’a toujours laissé entièrement maître de l’œuvre à réaliser.

La fonte en bronze.

J’avais proposé une fonderie de renom qui m’avait déjà réalisé une statuette de moyenne taille. Les relations entre l’artiste et le fondeur sont très particulières, ce dernier ayant une grande culture artistique, il a conscience de mettre en valeur l’œuvre à réaliser. Il semblait apprécier mes bustes car ils étaient de style très classique et… nous causons. Comme je lui apprends ma parenté avec le grand homme il s’exclame en souriant : ” Mais décidément vous êtes parent avec tous les grands hommes de Vendée !” J’ai modéré ma réponse, mais que voulez-vous le Sud-Vendée est une région en soi, et les familles de même esprit se retrouvent entre elles.

Voyant que je connaissais le travail de fonderie et de moulage et voulant encourager un artiste en devenir (?), car il avait apprécié mon coup de patte classique… donc il me fait un prix très avantageux (nous dirions prix coûtant), qu’il a répercuté sur les bustes ultérieurs.

Lors de la présentation en grande pompe du grand buste en bronze, on m’a suggéré de le reproduire en très petite taille pour un plus large public. Alors je me suis mis à la tâche

Les reproductions de petites tailles

A l’époque, ne trouvant pas de reproducteur de qualité, car l’impression 3D était encore peu courante, il a fallu le faire à l’instinct… cela a été une torture de travailler aussi petit avec les bonnes proportions. Agrandir, oui, mais l’inverse est beaucoup plus difficile. Le moindre écart et la ressemblance s’envole.

Argile blanche originale du mini buste – 2006 – H 11,5, L 8,5, p 7 cm et tirage en bronze – 2006 – H 11

 Par Claude Bujeaud

 

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